Voir aussi : racé

Français modifier

Étymologie modifier

(1480)[1] En ancien français rasse issu de l’italien razza[1].

Nom commun modifier

Singulier Pluriel
race races
\ʁas\

race \ʁas\ féminin

  1. (Vieilli) Lignée ; ensemble des ascendants et des descendants d’une même famille.
    • Et ce songe était tel, que Booz vit un chêne
      Qui, sorti de son ventre, allait jusqu’au ciel bleu ;
      Une race y montait comme une longue chaîne ;
      Un roi chantait en bas, en haut mourait un dieu.
      — (Victor Hugo; Booz endormi in La Légende des siècles)
    • Ici, il ne suffit pas d’exterminer la race du Prince, il reste encore les grands de l’État, qui se mettent à la tête des nouveaux partis. — (Machiavel, Le Prince, Traduction de Giraudet, 1947)
    • La Royauté est indivisible, et déléguée héréditairement à la race régnante de mâle en mâle, par ordre de primogéniture, à l’exclusion perpétuelle des femmes et de leur descendance. — (Constitution française du 3 septembre 1791)
    • 1° Un Jean Nougaret , surnommé le Provençal , est la souche unique d'où est sortie la race des héméralopes de Vendémian. Il était boucher et il laissa une fille et deux garçons, tous trois atteints de cécité nocturne. — (Victor Szokalski, Essai sur les sensations des couleurs, dans l'état physiologique et pathologique de l’œil, Paris : chez H. Cousin & Bruxelles : Société encyclographique, 1840, page 113)
    • Et de cette démonstration affectueuse, le gars aux biques inféra que M. de Scaër, qui devait s'y connaitre, voyait que Zina était d'une race supérieure à sa condition présente. — (Fortuné du Boisgobey, Double-Blanc, Paris : chez Plon & Nourrit, 1889, p. 124)
    • Cambrinus n’était point de race verrière et ne pouvait aspirer à la maîtrise. — (Charles Deulin, Cambrinus)
  2. (Emploi à manier avec précaution)[1] Groupe d’individus qui se distingue d’autres groupes par un ensemble de caractères physiques dont on attribue la constance, non pas à l’action du milieu, mais à une lointaine hérédité.
    • Aujourd'hui, les classifications en dizaines, voire en centaines, de races ne sont plus utilisées car, complexes et arbitraires, elles ne répondent pas aux critères d'une bonne classification. — (Jean Deligne, Esther Rebato, Charles Susanne, « Races et racisme », dans Journal des anthropologues, 2001, page 217-235 [texte intégral])
    • Il y a six mois , le Professeur Matthaüs traitait en ma présence la race allemande, la soi-disant sélection aryenne, de Strassenmischung. Bientôt, il consacrera un ouvrage puissamment documenté à la prééminence du dolichocéphale sur le brachycéphale, du germain sur le latin. — (Xavier de Hauteclocque, La tragédie brune, Nouvelle revue critique, 1934, page 119)
    • Je me suis toujours élevé contre cette barrière de races que certains nationalistes prétendent infranchissable et qui, à les en croire, empêcherait à tout jamais les divers peuples de s’entendre, qui tout à la fois rendrait incommunicable leur esprit, impénétrable cet esprit à l’esprit d'autrui. — (André Gide, Discours aux gens de lettres de Léningrad , en annexe de Retour de l’U.R.S.S., 1936)
    • Pour trouver une race d’indigènes sur laquelle le contact européen n’ait pas encore laissé son empreinte, il faut remonter à des latitudes plus élevées, jusqu’à ces glaciales régions fréquentées par les Esquimaux. — (Jules Verne, Le Pays des fourrures, 65 partie, J. Hetzel et Cie, Paris, 1873)
    • Il est difficile de trouver population plus sympathique ; la race est belle, forte, honnête, travailleuse et hospitalière ; son courage est proverbial. — (Jean-Baptiste Charcot, Dans la mer du Groenland, 1928)
    • Ainsi les races normande et bretonne se donnent rendez-vous Chausey, et chacune d’elles y conserve une physionomie et des mœurs qui les séparent autant que la différence des occupations. — (Jean Louis Armand de Quatrefages de Bréau, L’Archipel de Chausey, souvenirs d’un Naturaliste, Revue des Deux Mondes, tome 30, 1842)
    • Par rapport aux Anglo-Saxons, ou en opposition à eux si l'on veut, on a longtemps parlé de la race canadienne-français et de sa mission particulière en Amérique du Nord. Cet usage du terme « race », conforme à l'emploi qu'on en faisait partout en Occident à l'époque, n'a rien de particulier et doit être compris comme faisant référence à l'ethnie — langue et religion, institutions, histoire et coutumes communes. Cet usage, comme partout en Occident, est tombé en désuétude après 1945 [...]. — (Chantal Bouchard, La langue et le nombril, Presses de l'Université de Montréal (PUM), 2020, pages 39-40)
  3. (Emploi à manier avec précaution)[1] Variété physique constante dans l’espèce humaine.
    • Considérons ces passions, dites politiques, par lesquelles des hommes se dressent contre d’autres hommes et dont les principales sont les passions de races, les passions de classes, les passions nationales. — (Julien Benda, La trahison des clercs, 1927, éd. 1946)
    • Mais aussi dans les vastes solitudes du rio Gila et de la sierra Madre les Indiens indépendants, Comanches, Pawnees, Pimas, Opatas et Apaches, ont déclaré une rude guerre à la race blanche. — (Gustave Aimard, Les Trappeurs de l’Arkansas, Éditions Amyot, Paris, 1858)
    • De la façon outrageante dont les peuples de race blanche les traitent, avant peu, les races jaunes en arriveront presque certainement à l'idée de s'unir et elles chercheront à réaliser cette union. — (H. G. Wells, Anticipations, 1901, traduction d’Henry-D. Davray et B. Kozakiewicz, Société du Mercure de France, Paris, 1904)
  4. (Sociologie) Rapport social où les individus sont assignés à une identité et un statut qui justifie leur position dominée dans les rapports sociaux.
    • La race est un rapport social et le racisme est un système de domination à part entière — (Anne Clerval, « Rapports sociaux de race et racialisation de la ville », dans Espaces et Sociétés, 2014, page 249-256 [texte intégral])
    • Autrement dit, c’est bien le racisme qui produit l’idée de race (De Rudder et al. 2000 : 35), ce que l’expression « rapport sociaux de race » suggère à sa façon. La « race » n’existe pas autrement que comme produit d’un rapport de pouvoir. — (Lila Belkacem, Lucia Direnberger, Karim Hammou et Zacharias Zoubir, « Prendre au sérieux les recherches sur les rapports sociaux de race », dans Mouvements, 12 février 2019 [texte intégral])
  5. (Parfois péjoratif) Classe d’hommes exerçant la même profession, ou ayant des inclinations, des habitudes qui leur sont communes.
    • La race des agioteurs financiers. — (Adrien Hoverlant de Beauwelaere, Essai chronologique pour servir à l'histoire de Tournay, 1807)
    • Il est de la race des gars qui veulent, dit-on, manger la France. — (Honoré de Balzac, La Femme de trente ans, Paris, 1832)
    • Les squats gênent le pouvoir et celui-ci a créé sur Lyon une nouvelle race d’huissier qui se la joue bakeux et juge en même temps. — (« Expulsion du squat le Kajibi à Lyon », le 15 avril 2014, sur le site de Rebellyon info (https:/rebellyon.info))
  6. (Biologie, Élevage) Subdivision des animaux, qui vient au-dessous de l’espèce ou de la sous-espèce, obtenue en lignée pure et dont l’unité est déterminée sur des critères morphologiques ou de performances économiques.
    • Les races de cochons français sont des variétés de la race moins forte du porc commun à grandes oreilles (sus scrofa domesticus). Ces races sont, 1°. une race noire très commune au sud de la France ; 2°. une autre race pie, pie noire, pie blanche, au centre et à l’ouest ; 3°. deux races blanches qui se rencontrent plus au nord. — (Élisabeth Celnart, Manuel du charcutier, 1827)
    • Il n’est pas de question zootechnique qui ait été plus débattue, plus controversée que celle de l’amélioration des races chevalines. — (Jean Déhès, Essai sur l’amélioration des races chevalines de la France, École impériale vétérinaire de Toulouse, Thèse de médecine vétérinaire, 1868)
    • L’Angleterre a modifié la qualité de ses laines par le croisement de ses races de moutons avec le bélier mérinos espagnol. — (D. de Prat, Nouveau manuel complet de filature; 1re partie: Fibres animales & minérales, Encyclopédie Roret, 1914)
    • Quelques polémiques se sont élevées au sujet de l’existence d’une race de chèvre aborigène en Belgique. — (Paul Diffloth, Zootechnie : Chèvres, porcs, lapins , Encyclopédie agricole J. B. Baillière, & fils, 4e éd., 1918, p.62)
    • Je m’explique : tout croisement a pour objet de transformer une race imparfaite en une autre plus recommandable qu’elle , ou de créer une sous-race , participant en proportions diverses aux qualités de celles qui ont concouru à sa formation. — (Malingié-Nouel, Établissement pastoral de la Charmoise, dans Le Cultivateur, journal des progrès agricoles, de novembre 1839, page 661)
  7. (Par confusion taxinomique) Espèce animale, voire l’espèce humaine.
    • Cependant les peaux, sur les marchés de fourrures, conservent encore un prix élevé dans une certaine proportion, parce que cette race de rongeurs, impitoyablement traquée, tend à disparaître. — (Jules Verne, Le Pays des fourrures, 127 partie, J. Hetzel et Cie, Paris, 1873)
    • La race humaine. — (Louis-Gabriel-Ambroise Bonald, Recherches philosophiques sur les premiers objets des connaissances morales, 1826)
  8. (Vieilli) (Par analogie) Qualité nette et pure.
    • Hum ! fit l’inconnu, en jetant un regard sur mon mustang […], votre cheval me paraît de race, est-il donc si fatigué qu’il ne puisse encore fournir une course d’une couple de milles, tout au plus ? — (Gustave Aimard, Les Trappeurs de l’Arkansas, Éditions Amyot, Paris, 1858)
    • Elle avait ce que l'auteur du Demi-Monde a appelé la ligne, c'est-à-dire la grâce et l'harmonie du mouvement. Elle avait aussi de la race, comme disent les connaisseurs en chevaux et en femmes. — (Fortuné du Boisgobey, Double-Blanc, Paris : chez Plon & Nourrit, 1889, p. 82)
    • Je me bornerai à dire ici que Maurice Rouvier possédait au plus haut degré les qualités qui sont l’apanage des financiers de race : l’imagination alliée à l’exacte compréhension des réalités. — (Joseph Caillaux, Mes Mémoires, I : Ma jeunesse orgueilleuse, 1942)
    • […], Françoise savait faire une reprise, préparer le potage ou détacher un vêtement ; à sa façon de tenir un fer à repasser elle l'avait reconnue de bonne race. — (Michel Demouy, Fruit des hommes, Paris : Éditions du Scorpion, chap. 4)
  9. (Mythologie, Science-fiction) Peuple ou espèce, distinguable par certaines caractéristiques physiologiques, à laquelle appartient un personnage dans certains univers de fiction.
    • Notons qu'il existe, entre les deux races, quelques exemples d'un type mixte : voici un putto couronné de lierre dont la tête fait penser à celle d'un satyreau, ou, mieux encore, un putto sur le point de se métamorphoser en satyreau, […]. — (Roger Stuvéras, Le putto dans l'art romain, éd. Latomus, 1969, page 17)
    • En fait, pour s’exprimer rigoureusement, il conviendrait de parler d’« ethnies » pour Michaux et de « races » pour Tolkien : les différences physiologiques entre les peuples sont nettes et fixes. — (Pierre Jourde, Géographies imaginaires de quelques inventeurs de mondes au XXe siècle : Gracq, Borges, Michaux, Tolkien, éditeur José Corti, 1991)
  10. (Argot) Cuite ; murge.
    • « Qui se met une race se remet au Xanax. » — (Stéphane Rose, Comment survivre à une énorme gueule de bois, J'ai Lu/Flammarion, 2013, page 36)
    • D'ailleurs, pourquoi est-ce que j'avais mal à ce point ? J'avais l'impression de m'être mis une race la veille et de-... attendez, mais je m'étais mis une race la veille ! — (Aline Khor, Pour un rayon de soleil, # 1, Éditions Textes Gais, 2018, chapitre 7)
    • Oui idem, 7 ans d’allemand pour se prendre une race à l’oktoberfest.
      Berlin ça me tente en te lisant et voyant tes photos.
      — (Willow, le 19 novembre 2012, en commentaire sur la page « 5 bonnes raisons de visiter (le Roi) Berlin », sur le site Solcito : Voyage ici et ailleurs (www.solcito.fr))

Notes modifier

Le sens de groupe humain lié aux caractères physiques est usuel, mais à manier avec beaucoup de précautions. En effet, cette notion a été autrefois utilisée par les scientifiques, mais est aujourd’hui discréditée du point de vue scientifique. Les scientifiques lui préfèrent la notion de population, qualifiant un groupe humain, quel qu’il soit. Cette évolution fait que certains considèrent que l’emploi du mot a une connotation raciste. Cette connotation raciste est parfois présente, mais le mot est aussi souvent utilisé dans un sens purement subjectif, non scientifique et non raciste. Pour éviter le mot race, le mot ethnie est parfois utilisé dans ce même sens, bien qu’en principe, les deux notions s’opposent (l’ethnie est liée à la culture, pas aux traits physiques)[2][3].

Dérivés modifier

Hyponymes modifier

Proverbes et phrases toutes faites modifier

Traductions modifier

Forme de verbe modifier

Voir la conjugaison du verbe racer
Indicatif Présent je race
il/elle/on race
Imparfait
Passé simple
Futur simple
Subjonctif Présent que je race
qu’il/elle/on race
Imparfait
Impératif Présent (2e personne du singulier)
race

race \ʁas\

  1. Première personne du singulier de l’indicatif présent de racer.
  2. Troisième personne du singulier de l’indicatif présent de racer.
  3. Première personne du singulier du subjonctif présent de racer.
  4. Troisième personne du singulier du subjonctif présent de racer.
  5. Deuxième personne du singulier de l’impératif de racer.

Prononciation modifier

Anagrammes modifier

Modifier la liste d’anagrammes

Voir aussi modifier

  • race sur l’encyclopédie Wikipédia  
  • Race humaine dans le recueil de citations Wikiquote  

Références modifier

Sources modifier

Bibliographie modifier

Anglais modifier

Étymologie modifier

(Course, courir) (XIIIe siècle) Du vieil anglais rasen apparenté à rasen (« aller vite, foncer ») en allemand[1]. Le nom est le déverbal du verbe.
(Race) (XVIe siècle) Du moyen français race[1].

Nom commun 1 modifier

Singulier Pluriel
race
\ˈɹeɪs\
races
\ˈɹeɪ.sɪz\

race \ˈɹeɪs\

  1. (Automobile, Sport) Course, compétition de vitesse.

Dérivés modifier

Verbe modifier

Temps Forme
Infinitif to race
\ˈɹeɪs\
Présent simple,
3e pers. sing.
races
\ˈɹeɪ.sɪz\
Prétérit raced
\ˈɹeɪst\
Participe passé raced
\ˈɹeɪst\
Participe présent racing
\ˈɹeɪ.sɪŋ\
voir conjugaison anglaise

race \ˈɹeɪs\ transitif ou intransitif

  1. (Intransitif) Se précipiter, s’élancer, faire la course.
    • To race against time.
      Faire la course contre la montre.
  2. (Transitif) Courir contre quelqu’un, quelque chose.

Synonymes modifier

Dérivés modifier

Nom commun 2 modifier

Singulier Pluriel
race
\ˈɹeɪs\
races
\ˈɹeɪ.sɪz\

race \ˈɹeɪs\

  1. (Anthropologie) Race, groupe ou peuple distingué par une ascendance, un patrimoine ou les caractéristiques physiques en commun.

Dérivés modifier

Prononciation modifier

Anagrammes modifier

Voir aussi modifier

  • race sur l’encyclopédie Wikipédia (en anglais)  

Références modifier

  1. a et b (En anglais) Douglas Harper, Online Etymology Dictionary, 2001–2020 → consulter cet ouvrage

Danois modifier

Étymologie modifier

Étymologie manquante ou incomplète. Si vous la connaissez, vous pouvez l’ajouter en cliquant ici.

Nom commun modifier

race \Prononciation ?\ neutre

  1. Race.