tors
Étymologie
modifier- (1240) Ancien participe passé de tordre (→ voir torsion, latin torsio), doublet de tort (latin tortus).
Nom commun
modifiertors \tɔʁs\ masculin
- (Technique) Action de tordre les brins qui forment le fil, la laine, la corde…, torsion qu’on leur donne.
- Tors en Z, tors en S.
Adjectif
modifierSingulier | Pluriel | |
---|---|---|
Masculin | tors \tɔʁ\ | |
Féminin | torse \tɔʁs\ |
torses \tɔʁs\ |
tors \tɔʁ\
- Qui est tordu ou qui paraît l’être.
- Et vous les écoutez, cognant leurs têtes chauves
Aux murs sombres, plaquant et plaquant leurs pieds tors,
Et leurs boutons d’habit sont des prunelles fauves
Qui vous accrochent l’œil du fond des corridors ! — (Arthur Rimbaud, Les Assis, 1870) De la soie torse. — Du fil tors. — Cou tors.
Quelques meubles délabrés garnissaient la crypte ; ici, un lit ou plutôt un grabat […] ; là, un escabeau aux pieds tors, une table fixée au mur par des tenons de fer.
— (Jules Verne, Le Château des Carpathes, J. Hetzel et Compagnie, 1892, pages 156-166)Cassantes, tenaces, les vrilles d’une vigne amère m’avaient liée, tandis que dans mon printemps je dormais d’un somme heureux et sans défiance. Mais j’ai rompu, d’un sursaut effrayé, tous ces fils tors qui déjà tenaient à ma chair, et j’ai fui…
— (Colette, Les Vrilles de la vigne, 1908)Dans cette chose, vois-tu, c’est deux pays qui se sont battus : le mien et un autre. Le mien, droit et solide, l’autre tors et le cœur pourri.
— (Jean Giono, Un de Baumugnes, Grasset, 1929)Elle apparaît dans mon âme tenant à la main une lampe, une humble lampe de ménage qui brille sous les solives d’un toit rustique et qui ne s’éteindra jamais au bout de ce bras maigre, tors et fort comme un sarment.
— (Anatole France, Le crime de Sylvestre Bonnard, Calmann-Lévy ; réédition Le Livre de Poche, 1967, page 165)Il entrevoyait des routes longues et droites entre des peupliers, de petites routes torses et fugaces, des montées qui portent une auberge à leur bout.
— (Jules Romains, Les Copains, 1922, réédition Le Livre de Poche, page 53)
- Et vous les écoutez, cognant leurs têtes chauves
- (Architecture) Qualifie une colonne dont le fût est contourné en forme d'hélice.
Deux candélabres, formés par une bacchante debout, portant un thyrse qui se divise en trois branches torses portant des binets, reliées par des feuilles de lierre.
— (Exposition universelle de 1867 à Paris, Catalogue général publié par la Commission Impériale : Histoire du travail et monuments historiques, 1868, volume 2, page 516)Tout en haut d’un des piliers de fonte tors, qu’il étreignait des cuisses et des pieds comme un grimpeur des cocotiers, il manœuvrait et écoutait les rouages d’un gros cartel à face plate de chat-huant, vissé sur la maîtresse-poutre.
— (Colette, Sido, 1930, Fayard, page 90)
- (Architecture) Qualifie un type de clocher dont la couverture est contournée en forme d'hélice.
Le Baugeois est un coin ravissant de l’Anjou, autour de la vieille cité de Baugé. Dans plusieurs de ces beaux villages on remarque des clochers tors, ces flèches d’ardoise en spirale dont on dénombre une centaine en Europe .
— (Laurence Cossé, « Théâtres et théâtre », Journal La Croix, 28 septembre 2016, page 28)
- (Sylviculture) Qualifie un bois, son fil ou ses fibres, lorsqu’il a poussé en tournant sur lui-même, créant une déformation hélicoïdale.
Si elle est de grande ampleur, la fibre torse exclut toute la grume des classes de haute qualité.
— (Emmanuelle Brunin, Christophe Heyninck et Delphine Arnal, Carnet d’assistance pour l’évaluation qualitative des bois sur pied et abattus, Forêt wallonne, 2012, ISBN 2-9600251-6-4)
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Variantes
modifier- Jambes tortes, bouche torte
Dérivés
modifierTraductions
modifierPrononciation
modifier- France (Vosges) : écouter « tors [Prononciation ?] »
- Somain (France) : écouter « tors [Prononciation ?] »
- Céret (France) : écouter « tors [tɔʁ] »
Homophones
modifierParonymes
modifier- bord, bords, bore, borent, bores, bort, borts
- cor, core, cores, corps, cors
- dore, dorent, dores, dors, dort
- for, fore, forent, fores, fors, fort, forts
- gaur, gaurs, gord, gords, gore
- hors, or, ores, ors
- lord, lords, lors
- maure, maures, mord, mords, more, mores, mort, morts
- nord, Nord
- porc, porcs, pore, pores, port, ports
- saur, saurs, sore, sores, sors, sort, sorts
- taire, ter, terre, Terre, terrent, terres
- tard, tare, tarent, tares
- tinrent
- tir, tire, tirent, tires, tirs, Tyr
- toc, TOC, toque, toquent, toques
- toge, toges
- tome, tomes, tomme, tommes
- tonne, tonnent, tonnes
- top, tope, topent, topes, tops
- tosse, tossent, tosses
- tour, tourd, tourds, toure, tourent, toures, tours, Tours
Anagrammes
modifier→ Modifier la liste d’anagrammes
Références
modifier- Tout ou partie de cet article a été extrait du Dictionnaire de l’Académie française, huitième édition, 1932-1935 (tors), mais l’article a pu être modifié depuis.
Étymologie
modifierAdjectif
modifiertors \Prononciation ?\ masculin
- Tordu.
Tors et bochus et contrefais
— (Huon de Méry, Tornoiement Antecrist, manuscrit 25566 français de la BnF, 188r, 1er vers du feuillet)
Variantes
modifierDérivés dans d’autres langues
modifier- Français : tors
Références
modifier- Frédéric Godefroy, Dictionnaire de l’ancienne langue française et de tous ses dialectes du IXe au XVe siècle, édition de F. Vieweg, Paris, 1881–1902 → consulter cet ouvrage
Étymologie
modifier- Étymologie manquante ou incomplète. Si vous la connaissez, vous pouvez l’ajouter en cliquant ici.
Nom commun
modifiertors
Synonymes
modifierTaux de reconnaissance
modifier- En 2013, ce mot était reconnu par[1] :
- 78,3 % des Flamands,
- 78,9 % des Néerlandais.
Prononciation
modifier- (Région à préciser) : écouter « tors [Prononciation ?] »
Anagrammes
modifierRéférences
modifier- ↑ Marc Brysbaert, Emmanuel Keuleers, Paweł Mandera et Michael Stevens, Woordenkennis van Nederlanders en Vlamingen anno 2013: Resultaten van het Groot Nationaal Onderzoek Taal, Université de Gand, 15 décembre 2013, 1266 p. → [lire en ligne]
Forme de nom commun
modifierSingulier | Pluriel |
---|---|
tor \tuɾ\ |
tors \tuɾs\ |
tors \tuɾs\ féminin (graphie normalisée)
- Pluriel de tor.