Voir aussi : Fille, Fìlle

Français modifier

Étymologie modifier

Du moyen français fille, de l’ancien français fille, fillie (c. 980), filie (c. 1050), du latin filia (« enfant de genre féminin, jeune personne »), féminin de fīlĭus (« fils »).
Le mot latin se prononçait d’abord \ˈfi.li.a\. Dès le Ier siècle, le \i\ placé entre le \l\ et le \a\ final est devenu un yod qui a modifié la prononciation en \ˈfi.lja\. Puis ce yod s’est combiné au \l\ pour donner consonne spirante latérale palatale voisée, ou « l palatal », résultant en la prononciation \ˈfi.ʎa\. Ce phonème \ʎ\ a été maintenu en français jusqu’à la fin du XIXe siècle. Dans son dictionnaire, Émile Littré fait de nombreuses mises en garde visant à maintenir ce phonème, ce qui prouve qu’il était en train de disparaitre et d’évoluer en yod [1][2].

Nom commun modifier

Singulier Pluriel
fille filles
\fij\
 
Statue représentant une fille. (1)
 
Portrait de la baronne Alquier, née Marie-Catherine Debrousse, et de sa fille Valérie-Marie-Louise peint par Laure Brouardel. (2)
 
Charlotte Corday, en tant que fille de la France, a souhaité sauver sa patrie en poignardant dans son bain le tyran Jean-Paul Marat. (3)
 
Image pieuse d’une fille de la Charité. (8)

fille \fij\ féminin (pour un homme, on peut dire : garçon, fils)

  1. Enfant de sexe féminin, par opposition à garçon ; aussi appelée fillette ou petite fille.
    • La violence à l’égard des femmes et des filles est l’une des atteintes aux droits de la personne les plus fréquentes dans le monde, se produisant et se répétant au quotidien dans tous les pays. Elle entraîne pour celles qui en sont victimes de graves conséquences physiques, économiques et psychologiques, à court et à long terme, entravant leur participation pleine et égalitaire à la vie en société. L’ampleur de son impact, tant sur les survivantes que sur leurs familles et même sur l’ensemble de la société, est incommensurable. — (« Foire aux questions : Formes de violence à l’égard des femmes et des filles », dans ONU Femmes [texte intégral]. Consulté le 22 novembre 2023)
    • Lancée il y a 10 ans par les Nations unies, la journée internationale de la fille vise à mettre en lumière les défis et les discriminations auxquels les filles, les adolescentes et les jeunes femmes font face pour préparer leur avenir sur un pied d’égalité avec les garçons. — (« Journée internationale de la fille », dans France Diplomatie, 11 octobre 2022 [texte intégral]. Consulté le 22 novembre 2023)
  2. Tout être humain du sexe féminin, enfant ou adulte, considéré par rapport à ses parents.
    • […] il vint des Vieux Marais habiter à Manise comme brigadier, avec sa fille, une belle bachelle de dix-sept ans tout au plus. — (Jean Rogissart, Passantes d’Octobre, Librairie Arthème Fayard, Paris, 1958)
    • Il traita d’abord Joséphine de putain, chose affirma-t-il qui ne l’étonnait guère attendu qu’elle était la fille de sa mère, […]. — (Louis Pergaud, Joséphine est enceinte, dans Les Rustiques, nouvelles villageoises, 1921)
    • Quand il a des filles, un père de famille ne doit pas plus laisser introduire un jeune homme chez lui sans le connaître, que laisser traîner des livres ou des journaux sans les avoir lus. — (Honoré de Balzac, Modeste Mignon, 1844)
    • Dans chaque dechra on trouve une à deux familles maraboutiques. Les mrabtin font remonter leur généalogie au prophète Mohamed par l'intermédiaire de sa fille Fatima et de son gendre Ali. — (Aīssa Ouitis, Les contradictions sociales et leur expression symbolique dans le Sétifois, Société nationale d'édition et de diffusion, 1977, page 94)
  3. (Par extension) (Poétique) (Littéraire) (Soutenu) Descendante issue de telle ou telle lignée, ou native de tel ou tel pays.
    • La fille des Césars.Une fille du peuple.
  4. (Vieilli) Fille, adolescente ou femme depuis sa naissance jusqu’à son mariage.
    • Nous autres jeunes filles françaises, nous sommes livrées par nos familles comme des marchandises, à trois mois, quelquefois fin courant. — (Honoré de Balzac, Modeste Mignon, 1844)
    • Dès minuit, le père Canquoëlle pouvait ourdir toutes les trames, recevoir des espions et des ministres, des femmes et des filles, sans que qui que ce soit au monde s’en aperçût. — (Honoré de Balzac, Splendeurs et misères des courtisanes, 1838-1847, première partie)
    • Cette gentillesse qui abrégeait les formes et supprimait les fadaises ridicules que tout garçon se croit tenu de débiter à la belle fille dont il essaie de faire sa maîtresse, m’avait séduit. — (Francis Carco, Messieurs les vrais de vrai, Les Éditions de France, Paris, 1927)
    • François Cadet, un bel homme, un beau garçon dont les filles s’éprennent d’abord, pour qui elles se jalousent et se déchirent. — (Jean Rogissart, Hurtebise aux griottes, L’Amitié par le livre, Blainville-sur-Mer, 1954, p. 31)
  5. (Spécialement) Jeune fille encore vierge.
    • Que cherche Colombe ? Depuis qu’elle n’est plus fille, tient-elle à devenir la femme de tout le monde ? J'ai honte de mon amie. — (Éric-Emmanuel Schmitt, Le Poison d’amour, éditions Albin Michel, Paris, 2014, page 116)
  6. (Par extension) Femme célibataire.
  7. (Vieilli) (Par ellipse) Fille d’honneur ; demoiselle d’honneur.
  8. (Christianisme) Nom que l’on donne aux religieuses de certaines communautés.
    • Les filles de saint Vincent de Paul.Les filles du Carmel, de la Charité.
  9. (Vieilli) Servante ; employée.
    • En sabots, les manches relevées sur leurs bras blancs, les filles balayaient le devant des boutiques. — (Francis Carco, Brumes, Éditions Albin Michel, Paris, 1935, page 158)
  10. (Par ellipse) (Familier) (Vieilli) Fille de joie ou fille de trottoir ; prostituée.
    • La place Pigalle, passé deux heures du matin, est le refuge des noctambules professionnels. Des musiciens, des nègres, des filles, des invertis se donnent rendez-vous dans les bars et voient souvent l’aube se lever sans que la chance leur ait souri. — (Francis Carco, Images cachées, Éditions Albin Michel, Paris, 1928)
    • Le long des boutiques éclairées, des ombres se succédaient sans hâte. Il y avait des nègres, quelques Chinois, des blancs. Tous reluquaient les filles. — (Francis Carco, Brumes, Éditions Albin Michel, Paris, 1935, page 41)
    • Il arrive aussi, mais cet usage tend à disparaitre au début de la IIIe République, que les filles racolent en arpentant à tour de rôle le trottoir situé devant la maison. — (Alain Corbin, Les filles de noce, 1978)
  11. (Sens figuré) (Vieilli) Établissement qui est de la fondation et de la dépendance d’un autre.
    • Ces abbayes sont filles de Cîteaux.
    • C’est une fille, une des filles de Cluny.

Quasi-synonymes modifier

Dérivés modifier

Proverbes et phrases toutes faites modifier

Traductions modifier

Prononciation modifier

Voir aussi modifier

Références modifier

Ancien français modifier

Étymologie modifier

Du latin filia.

Nom commun modifier

Cas Singulier Pluriel
Cas sujet fille filles
Cas régime fille filles

fille *\Prononciation ?\ féminin

  1. Fille.

Variantes modifier

Norvégien modifier

Étymologie modifier

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Nom commun modifier

fille féminin

  1. (Météorologie) Flocon.

Synonymes modifier

Same du Nord modifier

Forme de verbe modifier

fille /ˈfilːe/

  1. Troisième personne du singulier du présent de l’indicatif de fillet.
  2. Thème négatif au présent de l’indicatif de fillet.
  3. Deuxième personne du singulier du présent de l’impératif de fillet.
  4. Thème négatif au présent de l’impératif de fillet.