Français modifier

Étymologie modifier

(1050) Du moyen français couleur, de l’ancien français color, coulour, du latin color (« couleur, teint du visage »), au figuré « aspect extérieur ».

Nom commun 1 modifier

Singulier Pluriel
couleur couleurs
\ku.lœʁ\

couleur \ku.lœʁ\ féminin

  1. Caractéristique visuelle de la lumière visible donnée par la distribution de ses longueurs d’onde.
    • Un edelweiss séché glissa d’une des enveloppes de rhodoïd et M. Abel le replaça avec des gestes précautionneux sur la photo aux vilaines couleurs qui lui servait de support : sur un vague fond de mosquée, trois militaires en calot et treillis se tenaient par l’épaule. — (Alain Demouzon, Monsieur Abel, 1979, section Dimanche, 16 heures)
    • La gamme de couleurs où elle est baignée est d’une somptuosité que l’on ne peut décrire. Depuis le rouge et l’or jusqu’au violet céleste, toutes les teintes frappent ses murailles […]. — (Pierre Louÿs, La ville plus belle que le monument, dans Archipel, 1932)
    • Vu la différence souvent considérable dans la couleur et la distribution spectrale d’énergie des rayonnements à comparer, toutes les difficultés théoriques et pratiques de la photométrie hétérochrome peuvent se présenter. — (M. J. Urbaneck, Résumé des travaux effectués dans les laboratoires des différents pays depuis 1931, dans Commission Internationale de l’Éclairage, 1935, page 205)
    • Symptomatiquement, lorsque Goethe vers 1810 entreprend sa gigantesque enquête sur la couleur, il commence par déclarer qu'il faut jeter à bas le « château branlant » de la physique newtonienne, qui ne tient pas compte du sujet, de l'expérience personnelle, de la sensation, des sens […]. — (Jacques Aumont, De l'esthétique au présent, p.40, De Boeck Supérieur, 1998)
  2. Caractéristique visuelle de la matière donnée par la distribution des longueurs d’onde de l’absorption de la lumière blanche.
    • Sa tenture était un papier dont il eût été difficile de déterminer la couleur primitive; […]. — (Alexandre Dumas, Les Mille et Un Fantômes)
    • Des coteaux d’Arbois, de Poligny et de Salins, descendait, chaque automne, avec les cuves pleines, le beau vin couleur peau d’oignon, jailli des grappes de poulsard, […]. — (Louis Pergaud, La Disparition mystérieuse, dans Les Rustiques, nouvelles villageoises, 1921)
    • C’est une féerie, une fantasmagorie de couleurs à donner la jaunisse à la Loïe Fuller, à faire sembler ternes les célèbres fontaines lumineuses. — (Fraipont; Les Vosges, 1923)
    • On préfère construire un roman, qu’on déroule à sa guise, au rythme que l’on choisit, on l’illustre d’images d’Épinal aux coloriages grossiers, aux violentes couleurs. — (Jean Rogissart, Passantes d’Octobre, Librairie Arthème Fayard, Paris, 1958)
    • Les pois égouttés doivent présenter la couleur normale caractéristique des pois secs trempés en conserve, compte tenu de toute adjonction de colorants artificiels. — (FAO, Codex alimentarius, volume 5A, 1994, page 204)
  3. Ce qui n’est pas blanc ou noir.
    • Le linge de couleur et le blanc.
    1. (Vieilli) Qualifie les mulâtres, pour les distinguer des blancs ou des noirs.
      • Les hommes de couleur.
  4. (Héraldique) Ce qui n’est pas métallique.
    • Couleur sur métal.
    • Métal sur couleur.
  5. Couleur vive par opposition au noir, au gris, etc.
    • Le deuil de cette femme est trop récent pour qu’elle reprenne les robes de couleur.
    • Renoncer à la couleur, ne plus porter que le noir, ou d’autres couleurs peu éclatantes.
  6. Substance dont se sert pour colorer, coloris.
    • Pour réchampir les moulures, on broie les couleurs à l'huile de noix et on détrempe à l'essence; on applique deux couches généralement plus foncées que le fond. — (Eugène Aucamus, Menuiserie serrurerie, plomberie, peinture et vitrerie, Paris : chez P. Vicq-Dunod & Cie, 1898, page 297)
    • Un régiment d’ouvriers et pas mal de jeunes apprentis colorent les images au pochoir. Armés d’un formidable pinceau, de forme spéciale, ils trempent d’un mouvement rythmé dans un pot de couleur pour le passer sur le patron, […]. — (Gustave Fraipont; Les Vosges, 1895, 1923)
    • Mettre un plancher, un parquet, etc., en couleur.
  7. (Sens figuré) (Peinture) Se dit du style, des expressions considérées comme étant, pour celui qui écrit ou qui parle, ce que la palette est pour le peintre.
    • Il peignit des plus vives couleurs la détresse dans laquelle ils étaient plongés.
    • On leur avait peint notre situation sous les plus fausses couleurs.
    • L’importance accordée à l’oral dans cet apprentissage nous a fait choisir la prononciation restituée, la plus à même,
      selon nous, de rendre au grec ancien ses couleurs sonores.
      — (Assimil, Le Grec ancien sans peine, 2003)
  8. (Par extension) (Sens figuré) Apparence, tournure que prennent les choses selon les circonstances.
    • Le récit prend, vers la fin, une couleur plus tragique.
    • L’auteur chargé de ce rôle a su lui donner une couleur nouvelle.
    • L’affaire prend couleur : on commence à en espérer un bon résultat.
    • Cette affaire commence à prendre une bonne, une mauvaise couleur : prendre figure, prendre une bonne, une mauvaise tournure.
    • On ne connaît pas la couleur de son argent : il ne paie pas ses dettes.
    • Je ne connais pas la couleur de ses paroles : je ne l’ai jamais entendu rien dire.
  9. (En particulier) Caractère propre à telle ou telle opinion.
  10. Raison apparente dont on se sert pour couvrir et pallier quelque mensonge ou quelque mauvaise action, afin de persuader ce qu’on désire.
    • Une autre calomniatrice se joignit à elle, & sçut donner de telles couleurs a ses impostures qu'elle les fit croire enfin à plusieurs. — (Adrien Baillet, Les Vies des saints : disposées selon l'ordre des calendriers, page 386, 1701)
    • Revêtir un mensonge de belles couleurs.
    • Il sait donner une couleur plausible, une couleur spécieuse à ce qu’il dit, à ce qu’il fait de plus mal.
    • Donner des couleurs : alléguer des prétextes invoquer de mauvaises raisons.
  11. (Par ellipse) Teint du visage qui exprime une émotion ou la santé.
    • Les Liméniennes ont toutes de belles couleurs, les lèvres d’un rouge vif, de beaux cheveux noirs et bouclés naturellement, des yeux noirs d’une expression indéfinissable d’esprit, de fierté et de langueur ; […]. — (Flora Tristan; Les Femmes de Lima, dans Revue de Paris, tome 32, 1836)
    • Tu es malade. Tu es d’une drôle de couleur.
    • La montagne t’a réussi, tu as des belles couleurs.
  12. (Par ellipse) (Coiffure) Teinte artificielle des cheveux.
  13. (Cartes à jouer) Enseigne, symbole du jeu de cartes français que sont les cœurs (), carreaux (), trèfles () ou piques ().
    • J’ai des quatre couleurs dans mon jeu.
    • Je n’ai point de cette couleur.
    • Les cartes n’ayant pas l’un de ces symboles sont dites sans couleur.
  14. (Poker) Main contenant cinq cartes de la même couleur.
  15. Couleur de peau pour catégoriser les êtres humains, comme blanc, noir et jaune.
    • Le Sup∴ Cons∴ déclare en conséquence que la Maçonnerie n’admet comme condition de l’entrée d’un profane dans la famille Maçonnique, aucune distinction de couleur, de nationalité ou de croyance religieuse. — (La chaine d’union de Paris, 1874)
  16. (Par extension) Couleur de peau autre que le blanc.
    • Demain, j'irai faire un tour au « tata » sénégalais de Chasselay où sont enterrés cent et plus braves soldats de couleur, morts pour nous, à l’insu de tous, voire d’eux-mêmes, qui ne comprirent rien à rien. — (Pierre Molaine, L’œil au beurre noir, Éditions Atramenta, 2014, page 80)
  17. (Physique) Nombre quantique des quarks et des antiquarks.
    • Il existe trois charges de couleur pour les quarks : bleu, rouge et vert.
  18. (Au pluriel) Symbole.
    • C’était un noble jeune homme, vêtu aux couleurs du comte et portant ses armes sur la poitrine ; […]. — (Alexandre Dumas, Othon l’archer, 1839)
    • Les menaces visaient surtout les couleurs que portait le cavalier et non le cavalier lui-même. Ces couleurs, cette livrée, comme on disait alors, devait être bien détestée, car des regards de haine la suivaient, des poings se tendaient. — (Michel Zévaco, Le Capitan, chapitre I, 1906, Arthème Fayard, collection « Le Livre populaire » no 31, 1907)
    1. (En particulier) Drapeau national. (Marine) Pavillon.
      • La cérémonie des couleurs. - Hisser les couleurs.
  19. (Cartographie) Sensation psycho-physiologique résultant de la vision d’une surface colorée[1].

Notes modifier

Après un nom, le mot couleur, déterminé par un autre nom, s’emploie comme une sorte d’adjectif invariable.
  • […] et il s’accoudait à une balustrade de pierre grise, sèche, trouée, pareille à une pierre ponce et fleurie de lichens couleur d’orange et de soufre. — (Joris-Karl Huysmans, La Cathédrale, Plon-Nourrit, 1915)
  • Des souliers couleur de rose.
  • Un maillot couleur chair.

Synonymes modifier

Dérivés modifier

Apparentés étymologiques modifier

Hyponymes modifier

  •   couleur figure dans le recueil de vocabulaire en français ayant pour thème : couleur.

Couleurs du blason :

Traductions modifier

Prononciation modifier




Vocabulaire apparenté par le sens modifier

Nom commun 2 modifier

Singulier Pluriel
couleur couleurs
\ku.lœʁ\

couleur \ku.lœʁ\ masculin (pour une femme, on dit : couleuse)

  1. (Néologisme)
     Référence nécessaire
    Celui qui fait couler un bateau.
    • Le « couleur » du croiseur Moskva promu au rang de vice-amiral. — (Site web du journal Ouest-France, 17 avril 2022)

  Il s’agit d’un terme utilisé qui n’est pas d’un usage standard.

Anagrammes modifier

Modifier la liste d’anagrammes

Voir aussi modifier

  • couleur sur l’encyclopédie Wikipédia  
  • couleur sur le Dico des Ados  

Références modifier

  1. « Glossaire de cartographie », dans le Bulletin du Comité français de cartographie, mars-juin 1990, p. nos 123-124, Paris (2e édition), ouvrage placé sous licence CC BY-SA 4.0 et intégré au Wiktionnaire grâce à un don du Comité français de cartographie.